ATM de radiologie, un métier technique essentiel pour la prise en charge du patient
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Sandy est assistante technique médical (ATM) de radiologie au centre de radiothérapie d’Esch-sur-Alzette. Cette spécialisation, qui lui permettrait aussi de travailler en imagerie médicale ou en médecine nucléaire, la conduit à manipuler des équipements de haute technicité tout en gardant le rôle essentiel de soignant.
Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir ATM de radiologie ?
Sandy : J’ai suivi mes études à l’école privée Fieldgen à Luxembourg ville où j’ai choisi le secteur paramédical. J’avais alors des cours de biologie pendant lesquels nous avons étudié le corps humain, l’anatomie, son fonctionnement. Je trouvais cette partie du cours fascinante ! C’est dans ces années que j’ai aussi découvert la radiologie. C’était tellement passionnant que je me projetais facilement dans un métier en lien avec l’imagerie médicale. Je me suis dit que si ce domaine m’intéressait déjà à cet âge-là, 14 ou 15 ans, ça devait être le bon choix pour mon avenir professionnel. Je me suis donc inscrite au LTPS.
Pour intégrer le cursus qui permet d’être diplômée en tant qu’ATM de radiologie, on suit d’abord une année en étude d’infirmière. Même si on peut y entrer avec un bac infirmier, les professeurs m’ont conseillé de passer un bac SH, « sciences de la santé » parce que les cours de cette section donnent une bonne base en physique, chimie et des connaissances plus poussées en mathématiques. Ça permet donc d’être mieux préparé à la formation d’ATM de radiologie. C’est donc avec un bac SH que j’ai continué 3 années d’études pour travailler ensuite dans la voie qui m’intéressait le plus : la radiologie.
Et même pendant vos stages au LTPS, votre objectif était de travailler en radiologie ?
Sandy : Les stages de 1ère année d’infirmière au LTPS m’ont plu mais pas autant que les stages d’observation que j’ai réalisés pendant de mes études en radiologie. C’est pourquoi j’ai maintenu le cap vers cette spécificité.
Pendant ces années, nous avons des stages dans différents établissements au Luxembourg mais aussi à l’étranger ; ça nous permet de connaître d’autres façons de travailler, d’élargir nos connaissances et expériences en l’imagerie médicale et d’apprendre à s’intégrer dans de nouvelles équipes ou d’autres environnement de travail. Donc, en plus de nos stages dans des établissements de santé au Luxembourg, tous les étudiants en ATM de radiologie font des stages à Trèves. On peut aussi partir avec le programme Erasmus. Moi, je suis allée 5 mois à Nancy au CHRU, dans un service où sont réalisés les IRM neurologiques et les scanners. D’autres étudiants sont allés en Belgique ou en Allemagne. Ces stages nous ont vraiment apporté une bonne expérience parce qu’on voit différentes façons de faire dans des établissements de santé, tant au Luxembourg qu’à l’étranger. D’autant que quand on part, nous ne sommes qu’en milieu hospitalier, il n’y a pas de cours théoriques.
Enfin, ces stages permettent de découvrir tous les services dans lesquels un ATM radiologie peut être amené à travailler : en radiologie, dans les services où les examens comme le scanner, l’IRM, la mammographie sont pratiqués, ou même en pédiatrie. Nous sommes donc sensibilisés aux différents débouchés qu’offre notre diplôme. Nous pouvons alors comparer les différents services et se projeter dans celui où on se sent le mieux.
Pendant les études en ATM de radiologie, on « fait connaissance » avec les machines utilisées en médecine : le scanner, l’IRM, etc. On étudie alors ce que chacune de ces machines permet de mesurer, d’observer, on apprend la façon de les manipuler, etc.
Qu’est-ce qui vous fascine dans la radiologie ?
Sandy : D’abord, c’était de voir le corps différemment. Le voir sur des images qu’on peut trouver dans des livres au lycée. C’est vraiment une autre façon de connaître l’anatomie et la physiologie du corps humain, de comprendre le lien entre les différentes parties du corps. Pendant les études en ATM de radiologie, on « fait connaissance » avec les machines utilisées en médecine : le scanner, l’IRM, etc. On étudie alors ce que chacune de ces machines permet de mesurer, d’observer, on apprend la façon de les manipuler, etc.
Avec un diplôme d’ATM de radiologie, on peut suivre deux voies. On peut travailler dans le diagnostic, c’est-à-dire faire les examens comme un IRM ou un scanner pour aider à poser un diagnostic ; on ne voit donc le patient qu’une fois, lors de l’examen. On peut aussi exercer en radiothérapie, c’est-à-dire le traitement des patients atteints d’un cancer. Et c’est ce que j’ai choisi parce que ce type de traitement m’intéresse particulièrement.
À la fin de votre BTS, vous sentiez-vous prête à exercer ce métier ?
Sandy : Prête, non. Mais j’avais envie d’y aller. Je pense qu’en sortant de l’école, on ne se sent jamais prêt. Mais dès que j’ai commencé, j’ai eu envie d’appliquer tout ce que j’avais appris. Et ça m’a tellement plu pendant les stages que j’étais vraiment contente à l’idée de commencer mon travail. Ça fait 5 ans ½ que je travaille dans le service qui m’attirait le plus quand j’ai terminé mes études et je ne m’en lasse pas. D’une manière générale, je suis très contente d’être au centre de radiothérapie d’Esch.
Quel est votre rôle exactement dans votre service ?
Sandy : C’est d’accompagner chaque patient pendant leur séance de radiothérapie et de leur administrer leur traitement selon les indications des médecins. Mais pas seulement… Lorsqu’un patient arrive pour la première fois dans notre service, on lui fait d’abord un scanner de repérage qui permet aux médecins de délimiter précisément la zone à irradier, tout en protégeant les organes à risque. Cet examen permet aussi de faire certains calculs et de bien planifier la radiothérapie qui suivra. Le patient est donc installé sur le lit d’examen, on lui fait prendre des positions spécifiques pour qu’on puisse faire le scanner convenablement et que les médecins puissent préparer au mieux son traitement. Pendant l’examen, tout ce qu’on fait, on l’explique au patient pour qu’il comprenne l’ensemble de notre démarche.
Après cet examen, le traitement du patient est décidé par les médecins. Donc, environ 2 semaines après le scanner de repérage, ce patient revient pour la radiothérapie. Son traitement peut être bref avec 5 séances de radiothérapie mais ça peut parfois aller jusqu’à 30 séances ; tout dépend du protocole de soins mis en place par le médecin. C’est donc dans ces moments-là que nous allons recevoir le patient tous les jours, qu’on l’accompagne, qu’on fait attention à ses réactions, qu’on surveille son état de santé, s’il a des problèmes dermatologiques ou de digestion par exemple. Il y a plusieurs effets indésirables qui peuvent survenir donc on reste toujours attentifs.
Ma relation avec le patient se construit au fil du temps, c’est un moment spécifique pendant le traitement d’un cancer. Et je suis vraiment contente d’avoir suivie cette voie pour pouvoir accompagner une personne atteinte d’un cancer dans cette période de traitement.
Pendant une séance de radiothérapie, j’installe le patient sur la table de traitement pour qu’il soit confortable, je m’assure que la zone à traiter est bien ciblée sur base de la lecture du scanner et de la radiographie. Dès que tout est en place, je manipule les machines pour délivrer les rayons du traitement sur la zone à traiter.
Et pendant que le patient reçoit son traitement, que faites-vous derrière vos machines ?
Sandy : En parallèle de l’attention qu’on porte au patient, on gère le côté technique pour délivrer la bonne dose de rayonnement. Pendant une séance de radiothérapie, j’installe le patient sur la table de traitement pour qu’il soit confortable, je m’assure que la zone à traiter est bien ciblée sur base de la lecture du scanner et de la radiographie. Dès que tout est en place, je manipule les machines pour délivrer les rayons du traitement sur la zone à traiter.
Vous avez donc des patients de tous les âges dans votre service ?
Sandy : On ne suit pas les enfants. Dans notre service, on accueille les patients de plus de 18 ans et effectivement, nous avons des patients de tout âge qui sont d’abord passés par le service oncologie.
Avez-vous été confrontées à des situations marquantes dans votre travail ?
Sandy : Ce qui est toujours marquant, c’est quand on voit une personne arriver pour la première fois. Certaines sont fatiguées par ce long parcours médical qu’elles ont dû suivre depuis le diagnostic du cancer jusqu’à l’arrivée dans notre service pour la suite de leur traitement. La thérapie est très importante. Lorsqu’un patient a terminé ses séances de radiothérapie, ça fait toujours plaisir de voir que ce traitement a fonctionné, qu’on a pu l’aider et le soulager après tout le chemin qu’il a parcouru pour être prise en charge.
Lorsqu’un patient a terminé ses séances de radiothérapie, ça fait toujours plaisir de voir que ce traitement a fonctionné, qu’on a pu l’aider et le soulager après tout le chemin qu’il a parcouru pour être prise en charge.
Comment trouvez-vous les ressources pour soutenir le patient pendant sa thérapie ?
Sandy : Je pense que c’est une force que nous avons en nous. Si on choisit cette voie, c’est parce qu’on a envie d’aider. On trouve les ressources pour « pousser » un peu le patient, lui remonter le moral. On est là pour l’aider, le soutenir avec quelques mots comme « C’est parti ! On y va pour cette nouvelle séance ! ». D’autant que pendant l’étape de la radiothérapie, il y a des moments où le patient peut aussi avoir une baisse de moral ou se sentir fatigué. Après une séance qui dure généralement 15 minutes, on veille aussi à ce que le patient soit capable de rentrer chez lui sans problème.
Avec un diplôme d’ATM de radiologie, je peux choisir entre un travail en diagnostic ou en thérapeutique. Je suis aussi à l’aise pour travailler sur différentes machines, que ce soit un scanner, les appareils d’IRM ou de radiographie et j’ai la chance de pouvoir suivre de près l’amélioration de la technologie et donc de la médecine sur des sujets bien spécifiques.
Devez-vous porter une tenue particulière ?
Sandy : Non, les vêtements de protection en plomb sont portés pour certains examens, comme une angiographie par exemple, ou quelques fois en salle d’opération. Mais dans le service de radiothérapie, je porte la tenue habituelle des soignants.
Pour éviter tout contact avec les rayons, il existe plusieurs systèmes de sécurité qui sont mis en place : l’appareil de radiothérapie est installé dans un « bunker », et donc le patient aussi. Ce bunker est une salle spécialement adaptée pour nous protéger des rayons émis, les murs et les portes sont plombés et, par précaution, nous avons un dosimètre à notre disposition. Avec tout ce système de sécurité et les précautions que nous prenons, le risque est infime pour un ATM ou une autre personne du service ! Et grâce à un microphone, nous pouvons, pendant chaque séance de traitement, garder une communication continue et assurer un bon accompagnement du patient. En plus, à l’école, nous sommes formés à la radioprotection et c’est d’ailleurs l’un des examens pour obtenir le diplôme.
Soutenir le patient, c’est quelque chose que vous avez aussi appris à l’école ?
Sandy : Je pense d’abord que c’est une question de personnalité mais aussi, d’équipe. Notre équipe au sein du service joue un rôle très important. Et quand on aime son travail, quand on a plaisir à aider les gens, ça vient de façon naturelle. Bien sûr, les études peuvent aider parce que, pendant ces années, on apprend les différentes manières de communiquer et d’établir une relation de confiance avec le patient. Ces cours constituent la première étape pour nous aider à trouver nos repères dans notre futur métier d’autant que c’est pendant nos années d’études que la base de notre travail se modèle. Pour moi, aider, ça m’a toujours attiré et avoir reçu les moyens pour le faire correctement, c’est vraiment important. Du coup, j’ai toujours cette énergie car je suis à l’aise, et j’ai toujours cette volonté de bien faire.
Un ATM de radiologie peut évoluer vers différents métiers : devenir consultant pour une entreprise spécialisée dans les machines que nous utilisons dans notre métier, enseigner au LTPS, par exemple. On peut aussi se spécialiser en soins de support ; certains vont faire de l’hypnose, de l’onco-esthétique, par exemple.
Comment restez-vous à jour pour travailler avec les nouvelles technologies que vous êtes amenée à utiliser dans votre travail ?
Sandy : Les mises à jour se font en équipe, celles-ci se composent alors des médecins, des physiciens et des ATM de radiologie. Les médecins et physiciens décident des protocoles, des procédures à suivre que les ATM mettent ensuite en place.
Concernant les machines, j’ai toujours travaillé avec celles que nous avons dans le service et nous venons juste d’en recevoir de nouvelles. Et dans ce cas, une équipe médicale nous accompagne pour travailler sur ce nouveau support, reste à l’écoute si nous avons des questions. Avec cette équipe, on a des échanges réguliers, on s’entend bien, on travaille bien ensemble. C’est d’ailleurs ce qui est très intéressant dans ce travail, c’est qu’on n’est pas qu’entre ATM de radiologie – on est une vingtaine d’ATM dans l’équipe thérapie -, on a beaucoup d’échanges avec les médecins, les physiciens, les dosimétristes, les infirmiers de soins, etc.
Vous travaillez uniquement la journée ?
Sandy : Oui mais nos journées peuvent commencer à 7h et, si on arrive plus tard, on peut rester jusqu’à 22h. Les plages horaires sont déterminées selon le nombre de patient en cours de traitement. On ne travaille pas de nuit ou pendant les weekends.
Est-ce que votre travail correspond à ce que vous imaginiez lorsque vous vous êtes engagée dans cette voie ?
Sandy : Oui et à aucun moment, je ne regrette mon choix, tant concernant mes études d’ATM de radiologie que pour venir travailler ensuite en radiothérapie. Déjà, avec ce diplôme, il existe une diversité dans la profession ; avec un diplôme d’ATM de radiologie, je peux choisir entre un travail en diagnostic ou en thérapeutique. Je suis aussi à l’aise pour travailler sur différentes machines, que ce soit un scanner, les appareils d’IRM ou de radiographie et j’ai la chance de pouvoir suivre de près l’amélioration de la technologie et donc de la médecine sur des sujets bien spécifiques. Et c’est sans parler de la relation que je construis avec chaque patient. Au fil des séances, le fait d’être présent, de rester à l’écoute du patient, de l’accompagner dans son traitement, on développe une belle relation.
ATM de radiologie est un métier qui a du sens parce qu’il est indispensable dans la prise en charge de certains patients. On est toujours en lien avec les nouvelles techniques du monde médical, que ce soit dans la partie diagnostic ou thérapeutique.
Comment envisagez-vous votre carrière dans les années à venir et sur un plus long terme ?
Sandy : Un ATM de radiologie peut évoluer vers différents métiers : devenir consultant pour une entreprise spécialisée dans les machines que nous utilisons dans notre métier, enseigner au LTPS, par exemple. On peut aussi se spécialiser en soins de support ; certains vont faire de l’hypnose, de l’onco-esthétique, par exemple. Mais pour ma part, je souhaite rester dans le service de radiothérapie. J’aime me concentrer sur le traitement des patients et je suis vraiment attirée par tout ce qui touche aux évolutions technologiques de la médecine ; j’aime me former continuellement pour les utiliser. On a d’ailleurs reçu de nouvelles machines dernièrement. Toutes ces nouveautés me donnent vraiment envie de rester sur mon activité actuelle.
Que diriez-vous à un jeune qui cherche sa voie pour le motiver à devenir ATM de radiologie ?
Sandy : C’est un métier qui a du sens parce qu’il est indispensable dans la prise en charge de certains patients. C’est un métier qui est à la fois relationnel et technique. On a toujours un contact avec le patient et on est toujours en relation avec notre équipe. Quand on est ATM de radiologie, on est toujours en lien avec les nouvelles techniques du monde médical, que ce soit dans la partie diagnostic ou thérapeutique. C’est aussi un métier qui offre de bonnes conditions de travail et qui donne accès à diverses opportunités.